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Liste artistique

Zak : Zacharie Chasseriaud
Seth : Martin Nissen
Dany : Paul Bartel
Bœuf : Didier Toupy
Angel : Karim Leklou
Rosa : Marthe Keller
Martha : Gwen Berrou

Liste technique

Scénario : Bouli LANNERS, Elise ANCION
Réalisation : Bouli LANNERS
Chef opérateur : Jean-Paul DE ZAEYTIJD
Ingénieur du son : Philippe KOHN
Chef décorateur : Paul ROUSCHOP
Chef costumière : Elise ANCION
Chef monteur : Ewin RYCKAERT
Sound design : Marc BASTIEN
Chef mixeur : Thomas GAUDER
Musique : THE BONY KING OF NOWHERE
1er assistant réalisateur : Dimitri LINDER
Directrice de production : Béatrice CHAUVIN-BALL

Une coproduction Versus production, Haut et Court, Samsa Film, Arte France Cinéma, RTBF (Télévision belge). 

Avec la participation du Fonds national de soutien à la production audiovisuelle du Grand-Duché de Luxembourg, du Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel de la Communauté française de Belgique et de VOO, du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée. Avec la participation de Orange Cinéma Séries, CANAL+, Belgacom, Arte France et de la Région wallonne. Avec le soutien du Tax Shelter du gouvernement fédéral belge en partenariat avec Inver Invest, Casa Kafka Pictures, Dexia. Avec l’aide du Programme Media de la Communauté Européenne.
Distribution Belgique O’brother Distribution - Distribution France Haut et Court International - Ventes internationales Memento Films International

Bouli Lanners

Bouli Lanners est né en Belgique en 1965. Peintre, autodidacte, il est passé par tous les postes et tous les métiers sur les tournages avant de se rendre populaire sur Canal+ Belgique avec Les Snuls.

Depuis lors, il réalise des films et enchaîne les rôles au cinéma dans des productions belges et françaises : Les convoyeurs attendent, Petites misères, Aaltra, Bunker Paradise, Enfermés dehors, Quand la mer monte, Un long dimanche de fiançailles, Cow-Boy, Astérix aux jeux olympiques, J’ai toujours rêvé d’être un gangster, Eldorado, Louise-Michel, Le Vilain, Mammuth, Rien à déclarer… On le verra prochainement dans les prochaines aventures d’Astérix et Obélix : God save Britannia et dans Des vents contraires de Jalil Lespert.

En 1999, il écrit et réalise Travellinckx, un court métrage road-movie en super 8 mm noir et blanc qui a fait le tour du monde des festivals. Deux ans plus tard, le court métrage Muno confirme la singularité du réalisateur et est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes.

En 2005, il réalise son premier long métrage, Ultranova, qui est primé au Festival de Berlin : portrait tendre et ironique d'un groupe de paumés et regard décalé sur sa Wallonie natale.

Son deuxième long métrage, Eldorado, est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2008 où il récolte trois prix. Ce road-movie drôle et émouvant, où il tient le rôle principal, a connu un franc succès lors de sa sortie en salles en Belgique et en France.

Bouli présente cette année son troisième long métrage, Les Géants, en clôture à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes et écrit son quatrième long métrage intitulé Tenderville.

FILMOGRAPHIE

LES GÉANTS - long métrage (2011)

ELDORADO - long métrage (2008)

ULTRANOVA - long métrage (2005)

WESTERN - clip musical (2002)

MUNO - court métrage (2001)

TRAVELLINCKX - court métrage (1999)

LES SOEURS VAN HOOF - court métrage (1996)

NON, WALLONIE TA CULTURE N'EST PAS MORTE - court métrage (1995)


Entretien avec Bouli Lanners

Comment est né le projet des « Géants » ?

J’avais envie de raconter l’histoire de deux frères qui s’assument seuls, en marge de la société et en dehors de la ville. L’idée que ce soit des très jeunes adolescents s’est de suite imposée car je voulais évoquer cette période de la vie, où guidé par un désir de liberté et de changements, tout paraît possible, même si la confrontation avec le monde des adultes y est souvent dure.

Il était important de situer le film en pleine nature ?

La nature permet aux personnages une ligne de fuite qui n’aurait pas été possible dans un contexte urbain. La relation des deux frères, Seth et Zak, avec leur ami Dany se construit en dehors de tout rapport social. Ils évoluent dans les bois comme dans les contes et ils s’allient pour tuer le loup comme le font les trois petits cochons

Cette référence à un conte signifie-t-elle que vous voyez plus globalement « Les Géants » comme une manière de conte moderne ?

Dans un conte populaire, les enfants sont souvent perdus au fond des bois et la plupart du temps ça se passe quand les parents ne sont pas là, comme dans Les Géants. Donner au film la forme d’un conte me permettait d’aborder d’une manière détournée des thématiques comme l’absence parentale ou le manque d’affection et de raconter différemment l’histoire d’une amitié plus forte que tout.

La rivière tient une place importante dans le film.

La rivière fascine. Elle nous mène vers l’aventure. Elle berce, elle materne. Elle permet aux héros de fuir un monde d’adultes pas très reluisant. J’ai vu toutes les rivières et les lacs du Nord de la France, du Luxembourg, d’Allemagne, et j’ai fini par découvrir celle du film. C’était évident : c’est là qu’il fallait tourner ! Il y a quelque chose de réconfortant dans le fait de se laisser porter par le courant.  C’est d’ailleurs comme ça que se termine le film : ils se laissent aller au gré de l’eau  dans une petite coquille en se disant « on va vers quelque chose de meilleur ». On ne se dit pas « on va gravir des montagnes », non, ici on se laisse simplement aller

Une fin ouverte ?

Oui. Ils partent et j’ai confiance en ce voyage. Je partirais bien avec eux. Souvent, j’ai éprouvé cette envie, de me laisser porter par la rivière et de partir loin. Dans le contexte du film, partir c’est aller vers un mieux. Mais chacun y verra ce qu’il veut.

Ressentez-vous une certaine nostalgie de l’adolescence ?

L’adolescence, c’est l’âge de tous les possibles, de toutes les certitudes. Des certitudes fragiles, mais des certitudes quand même ! C’est l’âge que je regrette, c’est l’âge des révolutions. Les révolutions sont toutes adolescentes. On ne change qu’à cette période-là. Elle nourrit l’homme en devenir, c’est là que les choses s’inscrivent. C’est un âge formidable, très décrié aujourd’hui. Mais peut être l’a-t-il toujours été…

Vos propres souvenirs d’adolescent imprègnent-ils le film ?

Je me souviens que je me réfugiais dans la nature. Je passais ma journée dans les bois, je dormais dans les champs.

Quel est le rôle de l’humour dans « Les Géants » ?

 

Il insuffle un peu de légèreté, des respirations… L’humour est nécessaire, j’en ai besoin dès l’écriture. C’est un exutoire. C’est toujours plus facile de parler des choses émouvantes ou graves par le biais de l’humour.

Comment s’est déroulé le casting ?

Martin et Zacharie se sont imposés tout de suite pour les rôles des deux frères. Il restait à trouver l’interprète de Dany. Nous étions à 3 semaines du tournage, en répétition au Luxembourg. J’étais un peu désespéré mais Aurélie Guichard, notre directrice de casting, a enfin trouvé Paul ! Les trois enfants se sont rencontrés et comme les molécules qui s’attirent, ça a été évident, avant même de répéter. Ils se sont vus et ça a immédiatement collé !

Parlez-nous de la musique du film.

En écrivant le scénario, j’avais fait une compilation de différents morceaux dont celui d’un groupe folk sur lequel j’ai totalement flashé. Avec mon producteur Jacques-Henri Bronckart, nous avons rencontré  Bram de Bony King of Nowhere. Il a lu le scénario, il est venu sur le plateau avec ses instruments, pour s’imprégner de l’ambiance du film, s’inspirer des décors et il a enregistré dans la nature. L’idée était de faire des maquettes et de rentrer en studio après… Mais les maquettes étaient magnifiques et on n’a pas fait de studio.

Pourquoi « Les Géants » ?

Zack, Seth et Dany choisissent l’amitié et font un sacrifice. Ils grandissent vraiment. Ils sont dans une situation précaire et décident quand même de ne pas mettre quelqu’un d’autre en danger. Ils prennent des responsabilités que nombre d’adultes ne prendraient pas. C’est là qu’ils deviennent véritablement des géants !